Une page se tourne dans les établissements scolaires. Dès septembre prochain, les téléphones portables seront formellement interdits dans l’ensemble des collèges, publics comme privés sous contrat.
Le gouvernement franchit ainsi une nouvelle étape dans sa stratégie de « déconnexion scolaire », après une phase d’expérimentation conduite en 2024 dans près de 200 établissements pilotes.
Les résultats ont convaincu. Moins d’incidents liés aux réseaux sociaux, davantage d’attention en classe, un cadre plus apaisé selon les premières remontées. Forte de ce constat, l’Éducation nationale impose désormais la règle sur tout le territoire : les collégiens devront se séparer de leur téléphone à l’entrée du bâtiment et ne le récupérer qu’à la fin des cours.
Cette interdiction s’appliquera sur le temps scolaire intégral, y compris pendant les récréations et la pause déjeuner. Seules exceptions prévues : les usages strictement encadrés par les enseignants dans un cadre pédagogique, et les cas particuliers d’élèves porteurs de troubles de santé nécessitant un suivi via un dispositif connecté.
Les collèges seront tenus de mettre en place des dispositifs de stockage adaptés — casiers, pochettes verrouillées ou armoires sécurisées — dont le coût logistique sera supporté par les conseils départementaux. Ces derniers devront s’organiser rapidement pour équiper les établissements avant la rentrée, avec un budget variable selon les solutions choisies.
Le ministère assume une logique de rupture. Dans un contexte où la surexposition aux écrans inquiète autant qu’elle façonne les nouvelles générations, l’école se veut lieu de respiration. Le téléphone n’y a plus sa place, sinon ponctuellement, dans des situations encadrées. Pour l’exécutif, il ne s’agit pas de nier l’outil, mais de marquer une frontière claire entre le temps scolaire et la connectivité permanente.