L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux économiques : les États-Unis imposent de nouvelles taxes à l’importation, visant frontalement leurs principaux partenaires commerciaux.
Sous l’impulsion de Donald Trump, Washington active une série de droits de douane dits « réciproques » — 20 % sur les produits européens, 34 % sur ceux venus de Chine. L’administration américaine justifie cette décision par une volonté de rééquilibrer les échanges mondiaux. Mais l’effet immédiat est tout autre : les capitales s’alarment, les filières économiques s’organisent, et Bruxelles monte au front.
À la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’est montrée prudente mais déterminée. Elle appelle à renouer le dialogue avec la Maison-Blanche, tout en travaillant à des mesures de protection. « Nous restons attachés à des relations commerciales ouvertes, mais équitables », a-t-elle déclaré ce jeudi matin depuis Bruxelles, tout en précisant que l’Union ne resterait pas passive si la situation venait à dégénérer.
En France, l’Élysée ne cache pas son inquiétude. Emmanuel Macron a convoqué en urgence une réunion avec les représentants des filières économiques les plus exposées. Seront notamment autour de la table les secteurs de l’aéronautique, de l’agroalimentaire, de la chimie et de la viticulture, qui redoutent une perte de compétitivité immédiate sur le marché américain. « Il s’agit de mesurer l’impact et de préparer une réponse collective, coordonnée avec nos partenaires européens », indique-t-on dans l’entourage du chef de l’État.
L’Allemagne, dont l’industrie automobile pourrait elle aussi subir de plein fouet ces surtaxes, plaide pour une réplique unifiée à l’échelle continentale. Le vice-chancelier Robert Habeck n’exclut pas des contre-mesures ciblées, notamment dans le domaine du numérique. De son côté, Pékin a déjà prévenu : les nouvelles taxes américaines appelleront une riposte proportionnée.
Sur les marchés, la fébrilité est palpable. Le dollar a perdu du terrain face à l’euro et au yuan, et les indices boursiers européens ont ouvert en baisse. Les investisseurs redoutent une escalade qui raviverait les tensions commerciales de l’ère Trump, que beaucoup espéraient définitivement closes.