Fini le bout de plastique oublié dans le portefeuille ou perdu au fond d’un tiroir. D’ici 2030, le permis de conduire européen deviendra accessible directement sur votre smartphone.
L’Union européenne vient d’adopter un accord qui marque un tournant majeur pour des millions d’automobilistes. L’objectif ? Moderniser l’administration, harmoniser les règles entre les États membres et renforcer la sécurité routière à l’échelle du continent.
Ce nouveau permis dématérialisé aura exactement la même valeur que la version physique. Il sera consultable sur un téléphone portable, à travers une application sécurisée – un peu comme un pass sanitaire ou une carte vitale numérique. Bonne nouvelle pour les plus traditionnels : la version papier restera disponible sur demande.
Concrètement, chaque permis sera valable 15 ans pour les voitures et les motos, 5 ans pour les poids lourds. Ce renouvellement périodique permettra de s’assurer que les conducteurs restent aptes à prendre le volant, notamment via des contrôles médicaux à la première délivrance (vue, santé cardiaque, etc.). Mais lors du renouvellement, les pays pourront se contenter d’un questionnaire d’auto-évaluation.
Plus de sécurité, plus de cohérence
L’autre grande avancée de ce texte est d’ordre sécuritaire. Aujourd’hui, un conducteur sanctionné pour une infraction grave dans un pays de l’UE peut parfois continuer à conduire ailleurs, faute d’harmonisation juridique. Ce ne sera bientôt plus possible : toute interdiction de conduire prononcée dans un État membre s’appliquera dans l’ensemble de l’Union. Un pas important vers une justice routière plus cohérente et dissuasive.
Par ailleurs, une période probatoire de deux ans sera instaurée pour tous les jeunes conducteurs. Et pendant cette période, la tolérance zéro vis-à-vis de l’alcool au volant sera fortement encouragée. Objectif : réduire les accidents mortels chez les conducteurs les plus inexpérimentés.
Le texte européen ne se contente pas de moderniser les règles : il s’adapte aussi aux besoins économiques. Dans un contexte de pénurie de chauffeurs professionnels, il prévoit d’abaisser l’âge minimum à 18 ans pour l’obtention d’un permis poids lourd, à condition de suivre une formation professionnelle adaptée. Certains États pourront même autoriser les jeunes de 17 ans à conduire un camion sous la supervision d’un adulte expérimenté.
Ce projet s’inscrit dans une vision plus large : celle d’une mobilité simplifiée, transfrontalière et connectée. Avec ce permis unique, numérique et harmonisé, l’Union européenne entend faire tomber les frontières administratives sur les routes. Un conducteur français pourra, demain, conduire en Espagne ou en Pologne sans se heurter à des incohérences réglementaires ou à des différences de traitement en cas d’infraction.