L’adoption du budget 2025 sous l’impulsion du Premier ministre François Bayrou bouleverse le paysage économique français, notamment pour les auto-entrepreneurs.
Une mesure clé de cette loi de finances revoit à la baisse le seuil de franchise en base de TVA, désormais fixé à 25 000 euros de chiffre d’affaires annuel.
Une réforme qui chamboule le régime des auto-entrepreneurs
Jusqu’ici, les micro-entreprises bénéficiaient d’un régime fiscal attractif, leur permettant d’opérer sans facturer la TVA tant que leur chiffre d’affaires ne dépassait pas 85 000 euros pour les activités commerciales et 37 500 euros pour les prestations de services. Avec la réforme Bayrou, ce seuil est drastiquement abaissé à 25 000 euros, plaçant de nombreux entrepreneurs indépendants face à des contraintes fiscales inédites.
En clair, à partir de 25 001 euros, l’auto-entrepreneur devra facturer la TVA à ses clients, la collecter et la reverser à l’État. Une modification qui entraîne :
- Une augmentation des prix facturés, potentiellement synonyme de perte de compétitivité face aux acteurs non soumis à cette taxe.
- Des obligations administratives alourdies, avec une comptabilité plus rigoureuse et des déclarations périodiques de TVA.
- Une perte d’attractivité du régime de la micro-entreprise, qui séduisait jusqu’alors par sa simplicité.
Des conséquences concrètes sur les petites structures
Prenons un graphiste indépendant ou un consultant générant 25 000 euros de chiffre d’affaires par an. Avant cette réforme, il pouvait opérer en toute simplicité, sans TVA. Désormais, il devra appliquer un taux de TVA de 20 % sur ses prestations, ce qui pourrait le contraindre à réduire ses marges ou à répercuter cette hausse sur ses clients – au risque de perdre en attractivité.
De nombreux auto-entrepreneurs dénoncent un changement brutal qui va complexifier leur gestion au quotidien et pourrait ralentir la dynamique de création d’entreprise en France.
Pourquoi cette réforme ?
Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité d’élargir l’assiette de la TVA et d’aligner la France sur les standards européens. Avec un déficit public croissant, cette réforme s’inscrit dans une logique d’augmentation des recettes fiscales, bien que son impact sur l’entrepreneuriat reste incertain.
Vers une vague de radiation du régime auto-entrepreneur ?
Face à ces nouvelles contraintes, certains professionnels pourraient être tentés de quitter le régime de la micro-entreprise pour opter pour une EURL ou une SASU, malgré une charge administrative plus lourde. D’autres pourraient freiner leur développement pour éviter de dépasser ce seuil fiscalement contraignant.