Ce lundi 7 avril à Gujan-Mestras, les professionnels de l’ostréiculture étaient nombreux à répondre à l’appel du Comité régional conchylicole Arcachon-Aquitaine.
L’objectif : faire le point sur la situation inquiétante qui frappe la filière depuis plusieurs années. Dans le bassin d’Arcachon, les huîtres meurent en masse, dès leur plus jeune âge, avant même d’avoir atteint leur taille commerciale.
Sur dix huîtres nées et élevées dans le bassin, à peine deux arriveront jusqu’à la vente. Le reste se perd en cours de route, victime de conditions de plus en plus hostiles : réchauffement de l’eau, virus, pollution chronique. Un constat alarmant partagé à la Maison des Arts par les scientifiques invités à ces Rencontres conchylicoles.
Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’aggrave. En 2023, plusieurs lots avaient été déclarés impropres à la consommation après la détection de norovirus dans les coquillages. Ces contaminations, liées à des débordements d’eaux usées, avaient poussé la justice à ordonner des travaux d’urgence sur le réseau d’assainissement. Depuis, les ostréiculteurs attendent de voir des résultats concrets.
“On fait tout pour sauver nos huîtres, mais on ne peut pas lutter contre un environnement qui se dégrade”, confie un éleveur de La Teste-de-Buch.
Les discussions ont aussi porté sur les pistes d’amélioration : suivi sanitaire renforcé, génétique des naissains, adaptation des pratiques… Mais rien de simple ni d’immédiat.
Dans la salle, les professionnels espéraient surtout être entendus. Car derrière les chiffres, ce sont des emplois, des exploitations familiales et un savoir-faire local qui sont en jeu. Si aucune solution miracle n’est ressortie de cette journée, les échanges ont permis de poser les bases d’un travail commun entre la recherche et la profession.