Vendredi soir, au cœur de Bordeaux, un drame s’est déroulé en pleine rue. Un homme a été tué avec un couteau de cuisine, place de la Victoire, sous les yeux de passants médusés.
La victime a reçu 11 coups de couteau.
L’affaire prend une dimension plus profonde à mesure que les détails émergent. Car au-delà de l’horreur, c’est l’histoire de deux trajectoires migratoires fracassées qui se dessine.
Les deux hommes étaient originaires d’Afghanistan. Arrivés en France en 2017, dans un contexte de guerre et d’exil, ils s’étaient rencontrés peu après leur installation à Paris. Une amitié était née, marquée par un parcours d’intégration commun et les aléas de la vie en foyer. C’est en Gironde, quelques années plus tard, qu’ils se sont retrouvés, cohabitant d’abord à Bègles avant d’être hébergés séparément dans deux centres d’accueil.
Mais ce lien forgé dans l’exil s’est effrité au fil du temps. Des tensions sont apparues, jusqu’à ce qu’elles dégénèrent. Vendredi 28 mars, place de la Victoire, l’un des deux hommes, âgé de 26 ans, aurait poignardé son ancien compagnon de route à plusieurs reprises. La victime, née en 1997, n’a pas survécu.
L’auteur présumé a été interpellé sans résistance. Présenté ce dimanche 30 mars devant le parquet de Bordeaux, il a fait l’objet d’un défèrement en vue de l’ouverture d’une information judiciaire. Le chef retenu : assassinat, ce qui implique une possible préméditation.
La suite du dossier est désormais entre les mains d’un juge d’instruction, qui devra s’attacher à faire la lumière sur le mobile exact du crime, mais aussi sur l’état mental du mis en cause, dont les premiers propos tenus en garde à vue ont été jugés incohérents. Une expertise psychiatrique est envisagée.
