Les soldes d’hiver 2025 à Bordeaux peinent à offrir le dynamisme escompté aux commerçants indépendants.
Malgré des démarques significatives, certains atteignant jusqu’à 40 %, les boutiques locales éprouvent des difficultés à écouler leurs stocks et à stimuler les ventes. Cette situation reflète une tendance nationale préoccupante pour le commerce de proximité.
Selon une enquête menée par le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI), 89 % des commerçants abordent les soldes d’hiver avec un état d’esprit négatif. Près de 64 % d’entre eux estiment qu’ils ne parviendront pas à écouler leurs stocks, malgré des démarques initiales avoisinant les 30 % en moyenne.
Cette morosité s’explique par un contexte économique marqué par une consommation en berne et une instabilité politique persistante.
Des ventes en déclin dans le secteur de l’habillement-textile
Le secteur de l’habillement-textile, pilier du commerce de proximité, connaît une baisse significative de son chiffre d’affaires. En octobre 2024, les ventes ont reculé de 4,2 %, un record jamais observé depuis 23 ans.
Les fêtes de fin d’année, traditionnellement propices à une hausse de l’activité, ont également déçu : 46 % des commerçants interrogés ont enregistré une activité négative ou en baisse durant cette période cruciale.
Face à l’incertitude économique, les consommateurs adoptent des comportements d’achat plus réfléchis. Une étude réalisée par OpinionWay pour Bonial révèle que 42 % des participants comptent attendre la deuxième démarque avant de réaliser leurs achats, témoignant d’une attente de promotions plus avantageuses. Le budget moyen prévu pour les soldes s’établit à 266 €, avec des variations selon les tranches d’âge : les 18-24 ans prévoient de dépenser en moyenne 417 €, tandis que les 50-64 ans envisagent un budget de 244 €.
Face à ces défis, de nombreux commerçants plaident pour un décalage des dates des soldes afin de mieux correspondre à la saisonnalité des ventes. Cette mesure permettrait un déstockage plus pertinent des invendus tout en conservant la possibilité de vendre les produits à leur juste prix. Selon l’enquête du SDI, 38 % des commerçants disposent encore de 30 à 40 % de leurs stocks invendus à écouler, rendant cette adaptation du calendrier d’autant plus cruciale.
Des perspectives contrastées
Malgré ces difficultés, certaines fédérations de commerçants se montrent optimistes. La Confédération des commerçants de France (CDF) souligne que le ralentissement de l’inflation pourrait stimuler la consommation. Dans le secteur de la mode notamment, les prix n’ont progressé que de 1 % en 2024, contre 3 % en 2023 et 6 % en 2022, selon l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM). Cette modération des prix pourrait inciter les consommateurs à renouer avec les achats, offrant ainsi une bouffée d’oxygène aux commerçants indépendants.
Les soldes d’hiver 2025 à Bordeaux illustrent les défis auxquels sont confrontés les commerçants indépendants dans un environnement économique incertain. Entre nécessité d’adaptation stratégique et espoir d’une reprise de la consommation, le commerce de proximité navigue en eaux troubles, cherchant des solutions pour revitaliser son activité et assurer sa pérennité.